Pourquoi faut-il arrêter de prendre les non-votants pour des cons :

Les non-votants sont considérés comme des imbéciles, comme des complotistes, des personnes sans avis qui ne participent pas au champs de la vie politique. Au même titre que les non-vaccinés pour Macron, certains les jugent même de non-citoyens. Prenons le temps de réfléchir à la question plutôt que de cracher comme beaucoup, des opinions hâtives et prémâchées par je ne sais quel malin génie cartésien

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Réponses aux âneries qu’on peut lire sur la toile :

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« Tu n’as qu’à te présenter toi » – Belle présentation de ce qu’est un raisonnement par l’absurde. Il est faux de dire que les élections sont accessibles à tous ! Il faut d’une part : beaucoup d’argent, d’autre part faire partie d’un parti politique qui nous soutient et obtenir 500 signatures que même des politiciens comme Marine Lepen ont du mal à obtenir. Se présenter n’est accessible qu’à une certaine élite qui a un rang social élevé et de l’argent !

« Ne pas voter, c’est risquer d’avoir un président non souhaité pendant 5 ans ! » – Même en votant ce sera un président non souhaité car aucun d’eux n’est réellement désiré, et la plupart des votes sont des votes par défaut

« Vous pouvez voter blanc, comme ça vous votez pour personne mais au moins c’est validé. » – Le vote blanc n’est pas pris en compte, il n’a aucune valeur et à ce titre, voter blanc ou ne pas voter, ça revient à la même chose quoiqu’on en dise. Quand bien même il y aurait 80% de votes blancs, ils n’auraient aucunes valeurs. 

« Voter est un acte civique, c’est la façon de donner son opinion, ne pas voter c’est un manque de personnalité. » – Alors là double problème : Si voter est la façon de donner son opinion, et que mon opinion ne se trouve pas représenté par une quelconque marionnette télévisée et médiatisée, alors non, voter ne me permet pas de donner mon opinion. En conséquence, ne pas voter dans ce genre de cas c’est tout le contraire d’un manque de personnalité, c’est avoir le charisme de dire « non, aucun des représentants ne vaut la peine que je vote pour lui, proposez moi en d’autres. ». Le manque de personnalité serait plutôt la personne qui vote par dépit « parce qu’il faut voter » sans réfléchir. Ne pas voter, c’est avoir une opinion et dire « ce qu’on m’offre est périmé, j’aimerai manger plus sain, n’y a-t-il pas meilleur pour ma santé ? ».

« Il ne faut pas oublier que ce droit de vote universel a été acquis par nos ancêtres, qui y ont laissé leur vie pour que nous puissions voter. Voter c’est avoir une marque de respect pour eux. » – Non, voter pour des cancres, et accepter ce simulacre d’élection, ce n’est en aucun cas faire preuve de respect envers nos ancêtres. Ils se sont battus pour nos droits, par pour notre asservissement stupide et irréfléchi.

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« Si tu ne votes pas tu n’auras pas le droit de te plaindre. » – Le fait de ne pas voter est un engagement et un acte politique fort qui consiste à dire « aucun d’eux ne me convient », alors dire que celui qui ne vote pas n’a pas le droit de se plaindre ne relève même pas du niveau intellectuel d’un enfant en bas âge. On pourrait vous rétorquer stupidement : « Il ne faudra pas se plaindre non plus de voter pour quelqu’un qu’on ne veut pas voir au pouvoir juste pour faire barrage à un autre. ».

A chaque élection présidentielle c’est le même vomi qu’on retrouve. « Votez pour un tel afin de faire barrage contre tel autre ! », sauf que vous ne vouliez pas non plus que cet autre, pour qui vous votez passe, en ce sens, ou est réellement votre opinion à vous, lorsque vous votez de la sorte ? Prenez le temps d’y réfléchir. 

Pourquoi ne pas voter en masse serait plus intelligent que tous vos votes barrages que je n’oserais même pas appeler « stratégie » :

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Voici quelques passages du Discours de la servitude volontaire de la Boétie qui amène à légitimer le fait de ne pas voter

« je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire. Chose vraiment étonnante – et pourtant si commune qu’il faut plutôt en gémir que s’en ébahir, de voir un million d’hommes misérablement asservis, la tête sous le joug, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et pour ainsi dire ensorcelés par le seul nom d’un, qu’ils ne devraient pas redouter – puisqu’il est seul – ni aimer – puisqu’il est envers eux tous inhumain et cruel. Telle est pourtant la faiblesse des hommes : contraints à l’obéissance, obligés de temporiser, ils ne peuvent pas être toujours les plus forts. »

Qu’est-ce que ce passage peut nous apporter vis-à-vis du non-vote ? Et bien voter pour un futur président qu’on ne veut pas, par « défaut » faute de mieux, c’est lui accorder du pouvoir, de la légitimité qu’il n’a pas réellement, ainsi en ne votant pas, vous ne lui accordez pas de puissance sur vous. 

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Cet autre passage défend aussi ce point de vue : 

« Or ce tyran seul, il n’est pas besoin de le combattre, ni de l’abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude. Il ne s’agit pas de lui ôter quelque chose, mais de ne rien lui donner. »

De même pour ceux-là :

« C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorge ; qui, pouvant choisir d’être soumis ou d’être libre, repousse la liberté et prend le joug ; qui consent à son mal, ou plutôt qui le recherche… »

« Vous vous usez à la peine afin qu’il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte »

« Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre »

Je vous laisse aussi méditer sur ce passage lourd de sens :

« Quel est ce vice, ce vice horrible, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais servir, non pas être gouvernés, mais être tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ? De les voir souffrir les rapines, les paillardises, les cruautés, non d’une armée, non d’un camp barbare contre lesquels chacun devrait défendre son sang et sa vie, mais d’un seul ! Non d’un Hercule ou d’un Samson, mais d’un hommelet souvent le plus lâche, le plus efféminé de la nation, qui n’a jamais flairé la poudre des batailles ni guère foulé le sable des tournois, qui n’est pas seulement inapte à commander aux hommes, mais encore à satisfaire la moindre femmelette ! Nommerons-nous cela lâcheté ? Appellerons-nous vils et couards ces hommes soumis ? Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul, c’est étrange, mais toutefois possible ; on pourrait peut-être dire avec raison : c’est faute de cœur. Mais si cent, si mille souffrent l’oppression d’un seul, dira-t-on encore qu’ils n’osent pas s’en prendre à lui, ou qu’ils ne le veulent pas, et que ce n’est pas couardise, mais plutôt mépris ou dédain ? Enfin, si l’on voit non pas cent, non pas mille hommes, mais cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir celui qui les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves, comment qualifierons-nous cela ? Est-ce lâcheté ? Mais tous les vices ont des bornes qu’ils ne peuvent pas dépasser. Deux hommes, et même dix, peuvent bien en craindre un ; mais que mille, un million, mille villes ne se défendent pas contre un seul homme, cela n’est pas couardise : elle ne va pas jusque-là, de même que la vaillance n’exige pas qu’un seul homme escalade une forteresse, attaque une armée, conquière un royaume. Quel vice monstrueux est donc celui-ci, qui ne mérite pas même le titre de couardise, qui ne trouve pas de nom assez laid, que la nature désavoue et que la langue refuse de nommer ?… »

Je vous laisse je dois me faire flageller sur la place publique pour mes propos car le Dernier homme a encore cligné des yeux quand je lui parlais !

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