Un exercice que j’aime bien faire, c’est me poser devant une vidéo, et me demander à chaque propos si je suis d’accord ou non avec l’interlocuteur. Cela me permet à la fois de forger ma pensée, mais aussi de la remettre en question si les arguments en face ont le mérite de mettre la mienne en doute !

Voici les réflexions que je retiens après visionnage (réflexions personnelles qui n’ont aucunes prétentions et n’engagent que moi, puisque je ne suis ni spécialiste de la question ni du thème, ainsi que des enjeux évoqués). De plus, je ne connais absolument pas Bellamy, je ne cherche donc ni à en faire l’éloge, ni le blâme. Voici le lien de la vidéo en question : Bellamy : Un monde de rupture : enjeux philosophiques.

Je suis d’accord avec lui sur la vision héraclitéenne du monde, que j’oppose à celle de Parménide. De même je pense qu’il faut maitriser son passé afin de maitriser son présent et son futur. Je dirai même qu’il faut conquérir son passé ! En ce sens, il n’y a jamais réellement de rupture, plutôt une appropriation. 

Je suis d’accord aussi sur le fait qu’il faille réfléchir sur les valeurs à stabiliser, inventer, rejeter, modifier, mais je ne dirai pas qu’il y a nécessairement une permanence, ou pour nuancer, qu’il y a plutôt un but : Quel type d’être humain voulons-nous faire advenir ? Et encore dans ce but, il semble dire qu’il faille un but très stable, très précis, – mais n’est-ce pas nous enfermer dans une sphère interprétative trop restreinte une fois encore ? Saint Augustin lorsqu’il cherchait Dieu, ne savait pas à l’avance ou le chercher, ni même ce qu’il cherchait réellement en cherchant Dieu, n’est-ce pas cela qui lui a permis de le trouver ? Ou plutôt, d’être trouvé ?

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Aussi, je pense qu’il a raison sur le côté initiatique, il faut d’abord acquérir la pensée de nos prédécesseurs avant de « créer » la nôtre. Après tout, on ne naît jamais tout seul, ni par soi-même (dans tous les sens du terme, j’ai assez en horreur le self-made à l’américaine, je pense que nous nous construisons plutôt grâce à nos relations aux autres). 

Enfin, je suis d’accord avec lui sur la prudence dont il nous faut faire preuve sur le concept de révolution. Très souvent, la révolution voit à court terme, or c’est avec une longue-vue qu’il faudrait la mener… Ne pas voir sur le long terme c’est faire échouer à l’avance la révolution. 

Je ne suis pas d’accord avec lui lorsqu’il parle du caractère « nécessaire » du progrès, cela donne une linéarité à l’histoire qu’elle n’a pas (je la considère pour ma part comme quelque chose de plus cyclique). Il rejoint surement la thèse d’Arendt ou de Hegel pour dire cela, et leur vision de l’histoire ne me plait pas. De plus il me semble que c’est tomber dans le piège de transformer la notion de progrès en idole conceptuelle.

Je me suis moi aussi beaucoup intéressé à la question du transhumanisme, mais je vois plus ce mouvement comme un déclin qu’une élévation. La mort et la maladie font parties intégrantes du vivant, elles constituent fortement ce que nous sommes. En ce sens, rejeter la mort ou la maladie pour un fantasme d’éternité ne serait-ce pas rejeter la vie elle-même ? 

De même je ne rejoins pas son propos lorsqu’il parle du progrès de la science vers une vérité qui serait absolue. D’ailleurs, il pose la science comme vérité absolue. La science, basée sur certaines croyances, se créer sa propre interprétation du monde et donc sa propre vérité, mais pas « la » vérité. Tout comme lorsqu’il dit que nous nous rapprochons du bien et du juste, du vrai et du beau et que nous y tenons éternellement, – c’est trop réducteur et en plus totalement axiologique (et ce côté infondé, illégitime même, ne me plait guère).

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Et toi, que penses-tu de son passage ? Essaie de te demander si tu es d’accord avec lui ou non et partage-moi en commentaire ton point de vue !

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